mercredi 30 juin 2021

Kapuskasing et Moonbeam

 En quittant le camping Veilleux, nous nous rendons à la distillerie Réhault à Hearst. Il y a une belle auto, un camion mais personne ne répond, seulement le chien de la maison qui nous accueille gentiment. Je me rends à l’arrière de la maison et je vois un jeune homme sortir pour me rejoindre.  C’est Samuel, le fils des propriétaires Mireille et Marcel, qui s’excuse car il était sous la douche. Nous nous rendons avec lui dans le garage juste à côté qui a été converti en distillerie artisanale, où ils fabriquent leur vodka Loon de grande réputation et une grande variété de liqueurs alcoolisées (pomme, poire, cerise, bleuet, canneberge …) Nous avons droit à une dégustation et nous choisissons quelques bouteilles que nous ferons goûter à nos enfants et amis bientôt. Il me donne la recette d’un bon cocktail : 2 oz d’une liqueur au choix, 1 oz de vodka et remplir le verre avec du San Pellegrino.

 Pendant ce temps Whisky, le gentil chien, joue avec son toutou et se laisse photographier. Samuel étudie pour devenir géologue et ses trois sœurs enseignent dans des écoles françaises à Ottawa. 


La dégustation des liqueurs alcoolisées

Whisky nous surveille

L'histoire de chasse de Samuel

Nous continuons notre route vers l’Est en vue de faire d’autres achats. C’est à Kapuskasing que nous nous arrêtons ensuite, à la fromagerie Kapuskoise.  Cette fromagerie c’est le rêve de François Nadeau. L’idée a germé dans sa tête en 2011 lorsqu’il voyageait en Asie.  Comme le fromage y était très rare, il a décidé d’apprendre à fabriquer ce produit pour ne plus jamais en manquer.  Il a entrepris une courte formation à Saint-Hyacinthe au Québec en 2013 et une autre formation de neuf mois en France. A son retour en juin 2014, il a commencé les travaux pour réaliser son projet. Étant une fromagerie artisanale, les produits sont suivis minutieusement dès la réception du lait jusqu’à l’emballage afin d’assurer leur qualité. Si vous passez par Kapuskasing, ne manquez pas d’arrêter à la fromagerie. Ils vous feront déguster leurs produits et vous donneront de judicieux conseils. Nous repartons avec trois sortes de fromage, des confitures et des pacanes à l’érable et au whisky (le choix de Serge). Nous avons de bonnes provisions pour notre prochain BBQ familial.


La fromagerie Kapuskoise

20 kilomètres à l’est de Kapuskasing se trouve la petite ville de Moonbeam. Ça fait des années que notre amie Pauline Léonard nous parle de sa ville natale, il fallait absolument que nous nous y arrêtions pour aller découvrir la maison où elle a vu le jour.  Nous pensions obtenir des renseignements à l’Information Touristique mais c’était fermé (cause Covid). Je m’informe aussi au dépanneur tout près mais la dame ne peut pas m’aider.  Je laisse un message à Pauline pour qu’elle me rappelle. Finalement, je reçois son appel et elle est toute contente de nous savoir à Moonbeam. Elle m’informe que sa maison natale est maintenant le Centre d’Art du village où se tiennent des expositions cet été.  Pauline ne me précise pas l’adresse  mais grâce à Google, nous finissons par localiser la maison de son enfance.  Là encore tout est fermé, il semble que les expositions débutent seulement en juillet. Cette maison a vu grandir les sept enfants d’Arthur et Anna et a aussi abrité à une certaine époque les grands-parents de Pauline. Je croyais revoir la maison familiale de ma mère à Normandin.


Pauline, pourquoi la soucoupe volante à Moonbeam?

La maison natale de Pauline devenue Galerie d'Art

La maison de Pauline du temps de son enfance

Nous nous rendons ensuite au parc provincial René Brunelle sur le bord du lac Rémi à quelques kilomètres de Moonbeam.  Nous essayons bien d’aller marcher un peu dans les sentiers, mais les moustiques qui sont sur un pied de guerre nous font rebrousser chemin.  Ce soir, pas de feu de camp car le temps s’est beaucoup refroidi, il fait à peine 12 degrés en soirée avec du vent et la pluie débute vers 21h00. Nous sommes quand même bien dans notre petite maison mobile avec la chaufferette électrique qui ronronne.  Nous écoutons un épisode de la série La Templanza.

P.S. - Pauline m'a répondu "La soucoupe volante est une idée farfelue du Conseil municipal de Moonbeam",

mardi 29 juin 2021

Kakabeka Falls, Thunder Bay et Hearst

 Après avoir fait nos adieux à la petite famille de Montréal qui campait en face de nous et qui sont en route pour Vancouver, nous quittons Rushing River.  Nous leur souhaitons que la canicule qui sévit en Colombie Britanique, avec une température dans les 40 degrés, sera terminée à leur arrivée.

 De Rushing River, nous nous rendons à nouveau à Kakabeka Falls pour une nuit. C’est une longue route de 450 kilomètres et un changement d’heure. Nous passons de l’heure centrale à l’heure de l’est.

 Nous nous arrêtons à Dryden, petite ville sans intérêt, pour aller au LCBO et à la banque.  Le GPS nous dit qu’il y a un IGA mais il semble être disparu en fumée. Nous trouvons quand même une petite épicerie où je trouve du lait Grand Pré, un incontournable en camping, des tortillas et des pains à burger pour les lunchs, mais pas de sauce à hot chicken. Même la commis ne connaît pas ça.

 Le ciel s’ennuage et la température ne dépasse pas 23 degrés. Aurons-nous de la pluie à Kakabeka Falls? On se souviendra de la petite ville Ignace pour le prix de son essence à $1,55 le litre.

 Il fait beau et trop chaud à Kakabeka Falls, 27 degrés ressentis 36, sans vent.  C’est la première fois que nous souffrons de la chaleur depuis deux semaines.  Nous avons un site avec électricité, ce qui nous permet de faire fonctionner les ventilateurs.  Finalement aucune pluie mais beaucoup d’humidité.  Nous restons au coin du feu jusqu’à la noirceur.

Camping à Kakabeka Falls

 A notre levée mardi matin, il fait 15 degrés et nous sortons les chandails.  Après avoir quitté le camping nous allons faire quelques visites à Thunder Bay. 1er arrêt : Hillcrest Park qui surplombe la baie. Ce matin le temps nuageux et la brume nous empêche d’apprécier le paysage à sa juste valeur. 

 Ensuite, à 7 kilomètres au nord de la ville, nous nous arrêtons au mémorial de Terry Fox, ce jeune homme au courage extraordinaire qui à l’âge de 23 ans, en rémission d’un cancer, a entrepris en 1980 la traversée du Canada à pied afin d’amasser des fonds pour la recherche du cancer. Amputé de sa jambe droite à cause de la maladie, il a couru  373 kilomètres en 143 jours en partant de St. John’s Terre-Neuve, avant que le cancer ne le force à abandonner ici dans la communauté de Shuniah. Il est décédé le 28 juin 1981. 

Mémorial de Terry Fox à Thunder Bay

Serge voulait absolument que nous allions à la mine d’améthyste au nord de Thunder Bay afin d’acheter des pierres pour décorer notre cour.  Il faut donc quitter la route 17 et parcourir 7,5 kilomètres dont 5 en gravelle pour y arriver. Il faut dire que la visite guidée offerte par la propriétaire des lieux en vaut la peine.  Elle est très fière de cette mine que ses parents ont achetée dans les années 1960 et qu’elle exploite avec son mari.  Des enfants viennent avec leurs parents pour ramasser des petites pierres. Ils les brossent, les lavent, les font peser et repartent avec leurs trésors. Il y a de très beaux bijoux à la boutique qui sont fabriqués à partir des améthystes de la mine.

La guide à la mine d'améthyste
 

Les trésors de Serge

A Nipigon, nous délaissons la route 17 pour prendre la route 11 Nord. Nous longeons le lac Nipigon puis entrons en forêt en direction est.  Nous traversons les petites villes de Geraldton et Longlac.  Nous arrivons au camping Veilleux à Hearst à 18h00 après avoir parcouru 580 kilomètres.  Hearst est situé à 935 kilomètres au nord de Toronto et sa population est à 90% francophone. On se croirait au Québec dans ce petit camping sur le bord du lac Ste-Thérèse, tout le monde parle français.

 

La marina du camping Veilleux

dimanche 27 juin 2021

Rushing River et Kenora

 Une autre longue journée de route en ce 25 juin.  Ayant quitté Quetico à 9h00, nous arrivons à Rushing River à 15h00 par les routes 11 et 71.   En cours de route, nous nous sommes arrêtés à Fort Frances qui est une jolie petite ville dans le district de Rainey River . Nous nous stationnons près de la tour d’observation le long de la promenade qui borde la rivière Rainey.  Nous sommes à peu de distance du Minnesota aux États-Unis qui se trouve juste de l’autre côté de la rivière. En temps normal, pour traverser la frontière il faut juste traverser le pont. La frontière entre les deux pays étant encore fermée en raison de la Covid, nous restons sagement au Canada.

 Fort Frances fut la première colonie établie à l’ouest du lac Supérieur par Pierre Gaultier de Varennes, Sieur de la Vérendrye. En 1731 il fit construire le Fort Saint-Pierre, où se trouve maintenant Fort Frances, comme lieu de rencontre avec les peuples autochtones pour la traite des fourrures. En 1817, la compagnie de la Baie d’Hudson fit construire un fort pour remplacer l’ancien. Le nouveau poste de traite des fourrures fut nommé Fort Frances en l’honneur de  Frances Ramsay Simpson, l’épouse de George Simpson, gouverneur de la compagnie de la Baie d’Hudson à l’époque. Au début  des années 1900, un moulin de pulpe et papier fut le principal employeur de la région jusqu’ à sa fermeture en 2014.


Promenade à Forrt Frances

Nous nous arrêtons ensuite à Emo pour faire le plein d’essence et nous allons pique-niquer le long du parc Emo sur le bord de la rivière.  Nous aimons nous arrêter pour pique-niquer à des endroits pittoresques avec vue et prendre le temps de regarder les citoyens de la ville vaquer à leurs activités quotidiennes. Plusieurs vont chez Ace, le quincaillier, d’autres vont au bureau de poste.  Tout au long de la journée, nous avons côtoyé des lacs et des rivières, dont Seine River d’une longueur de 240 kilomètres. La rivière fut parcourue à l’époque de la Nouvelle-France par les trappeurs et les coureurs des bois canadiens-français. L’un deux, nostalgique de son pays d’origine, lui a peut-être donné ce nom en souvenir de la Seine en France.

Au camping de Rushing River, j’avais réservé le site 114 qui s’avère très loin du bâtiment des douches. Heureusement il y a une petite plage juste à côté où nous pouvons nous rafraîchir.  Les sites 112 et 108 pas très loin ont une vue sur le lac. Nous aurions aimé nous y installé mais ils ne sont pas libres pour les trois prochains jours.


Samedi matin, nous partons pour Kenora dans le but d’aller marcher la boucle B du sentier Tunnel Island. Ni le GPS, ni Google Maps ne peuvent nous indiquer où se trouve ce sentier.  Nous parcourons la petite ville de Kenora à l’affût d’une affiche indiquant le sentier.  En sortant de la ville nous voyons un homme marchant sur le bord de la route. Nous nous arrêtons et lui demandons s’il connaît ce sentier.  « Retournez en ville et après l’hôpital, prenez la première rue à droite après le Nursing Home », dit-il.  Le GPS peut facilement identifier où se trouve l’hôpital et nous dénichons enfin le petit chemin de terre qui mène au début du sentier.  Le parcours de la boucle B d’une longueur de 6 km est très joli et nous conduit sur les rives de l’île Tunnel et près du barrage Normand. Il y a quand même des pentes raides et rocheuses par endroits mais la ville y a installé des cordes pour aider les marcheurs.  Au bout de 2 heures 15 minutes nous sommes de retour au stationnement. Une jeune fille avec son chien, que nous avions rencontrée sur le sentier, nous demande si nous allons à Kenora et si elle peut embarquer avec nous. Bien sûr que l'on accepte. Nous la laissons près du Safeway car elle demeure tout près.  Elle demeure à l'île-du-Prince-Édouard et fait un stage cet été chez le vétérinaire de Kenora.  Voilà, notre bonne action de la journée est faite.

Sur le sentier Tunnel Island


Un joli graffiti sous la voie ferrée

Après un arrêt à l’épicerie Safeway, nous retournons au camping et nous passons une partie de l’après-midi sur la mini-plage en compagnie de nos voisins de camping, une petite famille de Winnipeg qui sont ici pour la fin de semaine, Beau, Sabrina, Eliott et le pitou Miko.   

A notre mini-plage près de notre site de camping

Dimanche, une journée sans nuage et sans pluie s’annonce avec une température aux alentours de 25 degrés.  On ne peut pas demander mieux.  Nous sommes désolés pour ceux qui vivent plus au sud et qui subissent une canicule qui les oblige à rester à l’intérieur à l’air climatisé. Je voudrais passer tout l’été dans le Nord. Après déjeuner, Eliott et Sabrina viennent nous rendre visite et on entend Miko, le pitou, pleurer sur le site voisin.  C’est qu’il est attaché et voudrait bien venir nous rejoindre. Une fois détaché, il arrive en courant, réclamant des caresses.

 Nous partons plus tard que prévu pour notre randonnée quotidienne.  Nous allons marcher sur les sentiers Beaver Pond et Granite Knoll qui débutent tout près de notre site. Beaver Pond offre de beaux points de vue sur Stokes Lake où l’on voit les nénuphars commencer à fleurir. Après avoir traversé un pont, nous atteignons le sentier Granite Knoll qui est plus long et plus difficile et longe Dogtooth Lake. En cherchant sur l’application Reverso, je vois que Knoll veut dire « butte ou monticule ».  Oui, elles étaient nombreuses ces buttes de granite qu’il fallait escalader et redescendre. En plus, des troncs d’arbres obstruaient la piste à quelques endroits, nous obligeant à effectuer des séances de limbo assis sur les fesses, car nous sommes moins flexibles avec l’âge. Après un peu plus de 5 kilomètres et 2 heures et 15 de marche, nous étions de retour au camping, l’estomac vide et les jambes mortes.  Après avoir fait nos adieux à la petite famille de Winnipeg, nous sommes allés prendre nos douches, non pas à pied, mais en Safari Condo.  Nous avions atteint notre quota d’exercice pour la journée.

Sur les sentiers Beaver Pond et Granite Knoll



Serge l'a baptisé le sentier des Pierrafeu

Pas facile pour la mémé

Pas facile non plus pour le pépé

 Lundi matin nous quittons Rushing River et retournons à Kakabeka Falls pour une nuit.  Ensuite nous prendrons la direction encore plus vers le Nord pour nous rendre à Hearst, région très francophone à ce qu’on nous a dit. 

jeudi 24 juin 2021

Quetico

 Nous nous apprêtions à dîner lorsqu’une dame vient nous voir pour nous demander des informations sur notre Safari-Condo. Nous communiquons en anglais jusqu’à ce que nous réalisions que nous étions tous francophones. On se sent alors comme en famille et fraternisons rapidement.  Francine a présentement une petite roulotte en forme de tente qu’elle tire avec sa  voiture Nissan mais aimerait bien avoir le confort et l’accessibilité d’un VR semblable au nôtre et pouvoir y installer son kayak sur le toit.  Ce sera un projet pour le futur, dit-elle.  Elle demeure à Thunder Bay et connait bien le nord de l’Ontario. Elle est une banque d’informations pour nous. Elle a tout un parcours de vie ayant beaucoup voyagé et vécu à Hong-Kong pour y enseigner le français.  Pas pire pour une fille née à Sept-Îles. Ayant aussi marché trois fois sur les Chemins de Compostelle, nous voilà partis sur les récits de nos souvenirs communs. Nous invitons Francine à venir souper avec nous. Justement nous avons de la saucisse portugaise achetés au Métro de Thunder Bay que nous faisons cuire à petit feu sur la table de pique-nique et que nous dégustons avec le vin qu’elle nous a gentiment apporté.

Jeudi matin, après avoir cherché le plan des sentiers pendant dix minutes et l’avoir finalement trouvé dans les poches du pantalon de Serge, nous partons marcher sur les sentiers Whiskey Jack et The Pines. Notre but est de nous rendre à la plage de sable sur le bord du lac Pickerel à l’extrémité sud du sentier. La distance est de 11.2 kilomètres aller-retour. Le sentier est bordé de pins majestueux et de fleurs printanières, mais avec des montées et des descentes abruptes. Lorsque nous atteignons le premier site de camping sauvage sur le bord d’une plage, nous décidons que c’est le point de retour pour nous. Ce fut une randonnée de 3,5 heures et nous n’avons rencontré aucun marcheur. Les visiteurs du parc semblent préférer le canot et le kayak sur French Lake et Pickerel Lake.



Sur le bord du lac Pickerel

A notre retour, nous faisons nos adieux à Francine qui s’apprête à retourner à Thunder Bay et on se promet de rester en contact.  Ce soir au menu : pizzas avec la balance des saucisses et du vin de Francine, le tout dégusté au coin du feu. 


Après tant d'efforts, le lavage

Vendredi matin, nous partons pour le parc provincial Rushing River près de Kenora où nous camperons trois jours.

mercredi 23 juin 2021

Kakabeka Falls

 Sous le vent et un temps froid de 8 degrés, nous quittons Pukaskwa sans remord ce matin le 21 juin. En route pour Thunder Bay et Kakabeka Falls, le soleil réapparaît et nos sourires aussi. Sur la 17, on ne rencontre que des camions et quelques VR. C’est la route qui relie L’Ontario au Manitoba et au Québec et elle est loin d’être en ligne droite, pas faite pour les estomacs fragiles comme le mien. Les motels semblent les commerces les plus florissants dans les petites villes que nous rencontrons. Les voyageurs n’auront pas à dormir à la belle étoile.

 Nous nous arrêtons à Aguasabon Falls, à 3 kilomètres à l’ouest de Terrace Bay, endroit idéal pour se dégourdir les jambes dans un magnifique décor. On se souviendra de Terrace Bay pour son odeur de bois de pulpe.


Aguasabon Falls

C’est à Nipigon que nous faisons une halte pour le lunch, près de la tour d’observation qui surplombe la baie de Nipigon.  Serge grimpe en haut de la tour tandis que je vais marcher sur le sentier des pionniers. 

 

La tour de Nipigon

Sur le panneau affichant les sentiers, le trajet semble facile à suivre, mais après avoir traversé la voie ferrée, je ne vois aucune indication du sentier. Sur la rue conduisant au cimetière, je m’oriente en direction de la tour pour rejoindre mon point de départ mais je ne vois toujours pas le sentier qui doit me permettre de remonter près de la tour.  Je marche ensuite sous le pont, cherchant un escalier pour remonter, quand je rencontre Susan, une gentille dame de Nipigon, qui passait par là. Elle m’offre de m’aider à retrouver mon chemin. Nous remontons au niveau du pont en nous appuyant aux murs de béton du pont. Puis elle m’aide à traverser la route 17 et m’accompagne jusqu’à la voiture où Serge m’attend, se demandant si j’étais perdue. Ce fut une petite escapade de vingt minutes qui m’a pris une heure. Ceux qui me connaissent savent qu’en raison de ma témérité, je me suis souvent perdue et retrouvée dans ma vie. Mon amie Pauline se souvient de la fois au Pérou et ma sœur Louise de la fois au Tibet.

A Thunder Bay, nous faisons le plein de bière, de vin, de viande et d’essence. Nous serons loin des villes pendant plusieurs jours. Nous arrivons à Kakabeka Falls sous la pluie après avoir parcouru environ 350 kilomètres.  Nous nous installons au camping Whispering Hills sur un site avec électricité car pour les deux prochains jours les nuits et les journées seront encore fraîches. Profitant d’une fenêtre de ciel bleu, nous partons par le chemin du parc pour aller admirer les fameuses chutes. Nos vélos auraient été bien utiles car les chutes sont au tout début du parc et le camping à l’autre extrémité.  De beaux sentiers de bois et des plateformes surplombent de chaque côté les chutes situées sur la rivière Kaministiquia et elles tombent en cascades d’une hauteur de 40 mètres et nous offrent un beau spectacle. 


Les chutes Kakabeka

 Notre soirée au coin du feu est écourtée par la pluie qui réapparaît. C’est donc une autre soirée cinéma pour nous. Cette fois je demande à Serge un film comique et nous écoutons « Les reines du ring » avec entre autres Audrey Fleurot qui est une de nos actrices françaises préférées.

 Pour notre dernière journée au camping de Kakabeka Falls, nous allons marcher sur le sentier Poplar Point, une boucle de 4 kilomètres.  C’est plus un chemin de brousse qu’un sentier.  A part des peupliers en grand nombre, il n’y a rien à voir. Ça n’a que l’avantage de nous faire bouger car aujourd’hui, c’est une série d’averses et d’accalmie.  Une petite journée tranquille à lire, à écouter de la musique et à nous promener dans le camping. Nous rencontrons un campeur qui passe l’été ici et qui connait bien les parcs provinciaux du nord-ouest de l’Ontario.  Il nous recommande fortement le parc Neys près de Terrace, selon lui le plus beau, et aussi le parc Blue Lake près de Kelona.  Nous ne pourrons pas y aller cette année, mais nous garderons en mémoire ces parcs pour un prochain voyage vers l’Ouest canadien.

Enfin l’été revient en ce 23 juin, le soleil brille et nous atteindrons 25 degrés Celsius en après-midi. Avant de quitter Kakabeka Falls nous allons marcher sur Mountain Portage trail qui conduit à Little Falls trail. C’est un sentier historique car il retrace le passage du peuple Ojibwa, des exploreurs, des marchands de fourrure et des soldats pour atteindre l’Ouest. Ce réseau de rivières, de lacs et de portages reliant le St-Laurent aux cours d’eau des Prairies était connu des Indiens depuis des siècles lorsque le français Jacques de Noyon l’emprunta en 1688 pour la première fois. 




La rivière Kaministiquia

Nous partons ensuite pour le parc provincial Quetico    nous séjournerons pendant deux jours et qui se trouve dans un autre fuseau horaire. Nous ajoutons une heure à notre journée.

dimanche 20 juin 2021

Pukaskwa

 Avant de vous raconter notre séjour à Pukaskwa, je vous présente la photo de notre dernier coucher de soleil sur la lac Supérieur. Nous avons été chanceux, le spectacle a eu lieu. 

Dernier coucher de soleil à Agawa Bay

Le parc national de Puskakwa se trouve au sud-ouest de Sault-Ste-Marie dans la partie nord du lac Supérieur. Il se trouve sur le territoire traditionnel du peuple Anishinaabe où il vit depuis fort longtemps. De nombreux objets archéologiques (artefacts) ont été trouvés dans le parc, comme des pointes de projectiles en pierre et des fragments de céramique. Ces objets ont une importance culturelle pour les peuples autochtones.  Plusieurs employés du parc sont autochtones et vivent dans les villages des premières nations avoisinants.

 Nous arrivons au camping Hatti Cove tôt en après-midi et comme les sites sont non réservables, nous pouvons faire le tour du camping et faire notre choix parmi les sites innoccupés. Comme le temps s’est beaucoup refroidi, à peine 13 degrés Celsius, nous choisissons le site 8 avec électricité. Cette nuit notre petite chaufferette électrique nous gardera au chaud.  Malheureusement nous n’avons pas d’eau chaude car nous avons découvert depuis quelques jours que le thermostat du chauffe-eau est défectueux.  Heureusement il y a de belles douches tout près de notre emplacement. Tous les sites du camping sont très bien aménagés et à distance respectable des voisins.  Comme nous sommes ici pour trois jours, nous installons notre gazebo où nous pourrons nous installer lorsque la pluie viendra où au moment de la sieste quand le temps sera trop frais.

En après-midi, nous nous rendons au Centre des visiteurs pour avoir de l’information et avoir accès au WIFI  du Centre. C’est le seul endroit où on peut avoir du réseau dans le camping, donc si vous voulez vous sevrer de l’internet et de ses médias, c’est ici qu’il faut venir. Nous prendrons quand même une petite marche à chaque jour jusqu’au Centre des visiteurs pour se brancher à leur réseau et apprendre ce qui se passe dans le monde et dans vos vies. A part la petite marche de santé, cela a l’avantage d’économiser les données de notre forfait internet qui fondent à vue d’œil. Je me demande si Serge va aller au Centre des visiteurs ce soir pour connaître le « score » des parties de hockey.

 En suivant les indications, nous allons marcher sur le sentier de la plage qui est parsemé d’arbres morts bien lessivés par les eaux du lac. On cherche un peu la suite du sentier qui joue à cache-cacheavec les marcheurs, mais heureusement on le trouve enfin avant de devoir escalader les énormes rochers.  Nous revenons par la boucle nord du camping qui est presque inoccupée. Nous entrons ensuite dans la boucle sud qui semble la préférée des campeurs. A notre retour le soleil a disparu et nous décrétons que c’est l’heure de la sieste en écoutant de la musique et en lisant.  


Vers le sentier de la plage

L'endroit idéal pour le peintre


 Samedi matin, avant d’aller marcher sur le sentier Bimose Kinoomagewnan, nous nous rendons au Centre des visiteurs afin que Serge apprenne enfin les résultats de la partie de hockey entre les Canadiens et les Golden Knights de Las Vegas d’hier soir. Il a un grand sourire quand il apprend que les Canadiens ont gagné.  Il les voit déjà parader avec la Coupe Stanley.  

Le nouvel ami de Serge

Sur le sentier Bimose, tout en nous promenons autour du lac Halfway par des escaliers aménagés, des sentiers en forêt et de nombreux rochers à escalader, nous apprenons les sept enseignements ancestraux racontés par des ainés et des jeunes ojibway grâce à des œuvre d’art et des textes qui parlent du respect, de la vérité, de la sagesse, de l’honnêteté, du courage, de l’amour et de l’humilité.  Nous avons tout notre respect et notre admiration pour ce peuple plein de sagesse. 


Sur le sentier Bimose


Devant le récit sur la vérité

 Voici ce que Myra Michano (Femme forte comme l’ours noir) « Lorsque nous vivons des moments difficiles, nous avons un très grand besoin d’amour. Il est indispensable de savoir que nous sommes aimés pour trouver la tranquillité d’esprit. L’amour n’a pas de frontières. Lorsque nous quittons ce monde, nous savons que nous laissons les nôtres dans l’amour. Nous devons enseigner l’amour aux jeunes et leur témoigner de l’amour afin qu’ils puissent grandir avec cet enseignement précieux ». 

Le récit de l'amour

 Une autre courte randonnée de la journée fut la visite dans le camping des cinq petits chalets oTentiks qui se louent pour environ $122 la nuitée.  


Chalet oTentiks

Tout près du Centres des visiteurs, il y a aussi le camp Anishinaabe, mais les activités et les programmes d’interprétation n’ont pas encore débuté. Il est vrai que le parc n’est ouvert que depuis le 11 juin. 


Camp Anishinaabe

La soirée est assez fraîche, nous mangeons nos burgers au chaud dans notre petite maison sur roue, puis allons prendre le dessert et le thé au coin du feu.

Aujourd'hui dimanche c’est la fête des pères, donc je laisse Serge faire la grasse matinée jusqu’à 8h30, bien que je sois réveillée depuis 7h30. Dehors le soleil brille mais il fait à peine 10 degrés Celsius. Serge, qui ne déjeune jamais à la maison, engouffre deux rôtis au beurre d’arachide avec un café chaque matin. C’est à n’y rien comprendre. Je me rends au Centre des visiteurs et je m’installe à la table de pique-nique à l’extérieur pour télécharger le récit du blogue et les photos. À deux minutes par photo, j’ai le temps de me geler les doigts et les fesses. 

 Pour notre activité de la journée, nous allons marcher sur le sentier Manito Miikana « le sentier de l’esprit ». Nous gravissons le sentier par de nombreux escaliers et par des sections où les racines des arbres s’enchevêtrent et où le sol est spongieux.  Encore une fois mon bâton de marche et la main de Serge dans les descentes sont mes meilleurs alliés. Nous nous arrêtons aux deux belvédères aménagés d’où nous avons une vue panoramique sur le lac Supérieur. Aujourd’hui nous ne sommes pas les seuls à parcourir le sentier, nous rencontrons un couple de Thunder Bay et un autre couple que nous avions croisé au camping d’Agawa Bay. C’est l’occasion de faire un arrêt et de piquer une jasette. 


Sur le sentier Manito Miikana




Vue sur le lac Supérieur

 En après-midi, le soleil brille par son absence et le temps est tellement frais que même dans la gazebo nous avons froid. C’est donc dans le Safari-Condo que nous nous réfugions. Comme il pleuvra en soirée et toute la nuit, nous rangeons le gazebo et les chaises dans le véhicule car nous partons demain matin pour Thunder Bay et Kakabeka Falls.  Ce soir ce sera soirée cinéma bien au chaud.


Timmins, New Liskeard, Ville-Marie, Coleman, Arrowhead

 Vendredi 2 juillet, nous nous rendons à Timmins où nous avons l’intention de visiter le musée  et ses expositions, dont celle racontant « ...