Ce fut une autre longue journée de route entre
Killarney et le parc provincial Lac Supérieur. Partis à 9h30 nous sommes
arrivés à 16h30 à destination. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de travaux
routiers sur la transcanadienne 17 qui traverse l’Ontario. Nous sommes installés sur le site 146 (sans
service) qui est très bien situé face au lac.
C’est l’endroit idéal pour voir les couchers de
soleil. Vers 20h30, tous les campeurs
s’installent sur la plage en attendant que le dieu Soleil nous fasse sa dernière
révérence. Nous allons ensuite prendre
le thé et le dessert au coin du feu. Le
temps se refroidit rapidement et nous terminons la soirée au chaud dans notre
petite maison sur roue. On nous annonce
un maximum de 6 degrés Celsius cette nuit. On aura besoin d’une couverture
supplémentaire pour se garder au chaud et des bas de laine pour moi en plus.
Le lendemain matin,
difficile de sortir de nos sacs de couchage.
Heureusement Serge fait partir le chauffage du véhicule et au bout de 10
minutes, nous émergeons de nos couvertures, prêts pour le déjeuner. Je regarde par la fenêtre et j’aperçois nos
jeunes voisins qui ont dormi sous la tente, en train de plier bagages sans
prendre de déjeuner. Nous avons connu ça
nous aussi dans nos jeunes années les nuits froides sous la tente et les petits
matins frisquets.
Le parc possède de nombreux sentiers de marche. C’est
donc notre activité de la journée. Nous
allons marcher le sentier Agawa Rock Pictographs qui n’est pas long mais assez
difficile en raison de ses nombreuses sections rocheuses abruptes. Cette
fois-ci je n’ai pas oublié mes bâtons de marche. Malgré cela, je n’ai pas accompagné Serge qu’au
bout de la falaise où se trouvent les pictogrammes peints par les Ojibwas,
probablement 2000 ans avant l’arrivée des commerçants de fourrure. Pour mieux
les voir, il aurait fallu être sur l’eau, en kayak ou en canot. On peut quand
même les imaginer en regardant les panneaux explicatifs.
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Le sentier menant aux pictogrammes |
Sur le chemin du retour, nous marchons un peu sur le
sentier Coastal qui est plus facile. Il est long de 65 kilomètres et se fait en
5 ou 7 jours. Pour nous un kilomètre à l’aller et un au retour furent satisfaisants. Nous avons quand même
pu nous rendre jusqu’au bord de l’eau.
En après-midi, après la corvée de lavage, moi lavant
et Serge tordant, nous nous installons sur la plage pour lire. Après un regain
d’énergie nous allons marcher le long de la plage jusqu’au point où un panneau
indique « Danger ». Nous
décidons de revenir par l’intérieur du camping, c’est assez d’exercice pour la
journée. J’aime cuisiner à l’extérieur,
alors ce soir au menu : pâtes aux poireaux, asperges et fromage feta et
petit vin rouge. J’en ai tellement fait
que ce sera le même menu demain soir.
Youppi! Ce sera vite fait et il y aura moins de vaisselle à faire.
Un autre magnifique coucher de soleil ce soir.
C’est notre 3e et dernière journée au parc
provincial Lac Supérieur. Nous avons gardé la plus belle randonnée du parc
comme dessert, le sentier Pinguisibi (Sand River).
Pinguisibi « la rivière au fin sable blanc »
était l’itinéraire de canotage des Ojibwas. Le sentier croise une série de
chutes et de rapides. Les ojibwas y pêchaient la truite à l’aide d’un filet et
d’un long bâton. Ils avaient adopté un style de vie nomade, en harmonie avec la
nature. Les familles se regroupaient au
printemps pour récolter l’eau d’érable puis se déplaçaient vers les villages
côtiers l’été pour pêcher et pour cueillir des baies et des plantes sauvages.
En automne, les villages se divisaient en familles individuelles et elles remontaient
les rivières en canot pour s’abriter à l’intérieur des terres.
En parcourant ce sentier abrupt parsemé de roches et
de racines, je pense aux mamans Ojibwas qui passaient ici chaque année avec
leur bébé fixé au dos, portant en plus de lourds fardeaux. Je pense aussi aux
hommes qui transportaient leurs canots et tout l’équipement pour monter les
tentes d’été. Le sentier est de trois kilomètres pour se rendre à la rivière
Pinguisibi. Au bout d’une heure nous n’avions parcouru que deux kilomètres. C’était
assez pour nous et nous rebroussons chemin.
Au retour au camping, l’arrêt aux douches était plus
que nécessaire. Les toilettes et douches sont très propres; c’est le bon côté
de la pandémie, l’accent est mis sur la propreté des lieux communs. Aujourd’hui, nous nous installons sur le site
142, presque sur la plage, nous sommes aux premières loges pour le coucher de soleil
de ce soir. Est-ce que qu’on le verra?
Le ciel s’ennuage en fin de journée et il y a de bonnes rafales de vent. Miss
Météo dit que le soleil reviendra vers 20h00, juste à temps pour le spectacle
de 21h00. On croise nos doigts.
Meme si vous avez coupé le chemin, vous avez pu voir des rapides ou chutes. C’est bien! Ça doit faire du bien d’avoir un changement des sentiers à Heberdown. :)
RépondreSupprimerOui, ça change de la routine, même si c'est plus difficile. C'est une façon de tester nos limites, en tout cas les miennes.
SupprimerJe ne connais rien de plus relaxant que le bruit d'une chute. À part, peut-être, la fontaine de mon étang !
RépondreSupprimerA bien là, il va falloir aller camper près de ton étang
SupprimerTest
RépondreSupprimerComme toujours excellent récit.
RépondreSupprimerAs-tu lu le roman « Kukum » de Michel Jean? Si non, il faut que tu mettes ça sur ta liste! La vie des Innus dans le bois du lac St-Jean est tellement bien racontée!
RépondreSupprimerOui je l'ai lu et je pense souvent à ses personnages en visitant la rėgion du nord où vivent encore plusieurs peuples des premières nations.
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